Piloté par Panthera, ce programme de conservation a pour objectif de restaurer les populations de 5 espèces clés du parc national du Niokolo-Koba au Sénégal : l’éland de Derby, le lion d’Afrique, le lycaon, le léopard et l’éléphant de savane. Pour cela, Panthera comptabilise les individus et étudie la répartition de ces espèces, notamment via des pièges photographiques et des colliers GPS.
Direction le parc du Niokolo-Koba au Sénégal
Le parc du Niokolo-Koba s’étend sur près d’un million d’hectares et abrite une grande diversité floristique et faunistique. De nombreuses espèces sont endémiques de la région.
Braconnage, feux de brousse, pâturage … de nombreuses menaces ont motivé l’inscription du parc national du Niokolo-Koba sur la liste du Patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.
Le parc regroupe une variété d’écosystèmes : cours d’eau, savanes herbacées, mares, forêts sèches, forêts-galeries, collines rocheuses, etc. Autant d’écosystèmes différents qui accueillent une faune et une flore très riche : on y trouve plus de 70 espèces de mammifères et plus de 300 espèces d’oiseaux, ainsi qu’une cinquantaine d’espèces de reptiles et d’amphibiens. Côté flore, plus de 1500 espèces différentes sont recensées ! Or, depuis 2007, le parc national du Niokolo-Koba est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial en péril de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). En effet, ses écosystèmes et sa faune sont menacés par le braconnage, les feux de brousse, la sècheresse ou encore le pâturage du bétail.
La population la plus importante d’élands de Derby de l’Ouest
La population d’élands de Derby de l’Ouest (Tragelaphus derbianus derbianus) compterait entre 150 et 200 individus dans la nature. À titre de comparaison, il y aurait plus de 10 000 élands de Derby de l’Est même si la population est en déclin. C’est au sein du parc national du Niokolo-Koba, au Sénégal, que l’on trouve la population la plus importante d’élands de Derby de l’Ouest. En plus de la dégradation de leur habitat liée à la sècheresse ou à l’incursion du bétail dans le parc, les élands sont chassés pour leur viande ou en tant que trophée de chasse.
Les actions de Panthera en 2022
Le programme de conservation a poursuivi l’étude de la population d’élands (taille du troupeau, structure, paramètres démographiques) et les premiers résultats suggèrent que les individus occupent principalement la zone centre-est du parc national et que la taille des groupes augmente. Par ailleurs, le pourcentage de jeunes laisse penser que la population est en croissance.
Ensuite, l’installation de 232 caméras pièges, dont 150 ont été financées par Beauval Nature, a permis d’obtenir plus de 500 000 clichés de la faune locale : lions, léopards, lycaons, chimpanzés, élands de Derby, bubales, buffles et hippopotames. Ces données sont actuellement classées afin d’être étudiées.
Enfin, afin de lutter contre le braconnage, les équipes ont cartographié 75% du parc. En 2022, 15 braconniers ont été arrêtés et 21 armes ont été confisquées.
Le programme de conservation de l’éland de Derby de l’Ouest est situé au Sénégal.
Quelques caractéristiques sur l’espèce
L’éland de Derby est une antilope herbivore de la famille des Bovidés, considérée comme la plus grande d’Afrique. Les femelles pèsent entre 300 et 600 kg et les mâles entre 400 et 1000 kilos. Malgré sa taille imposante (il peut mesurer jusqu’à 1,80 m au garrot), c’est un animal plutôt discret, qu’il est difficile d’observer. On trouve l’éland de Derby dans les forêts sèches et les zones broussailleuses de la savane. Son pelage est gris beige, rayé verticalement de fines rayures blanches, lui conférant un parfait camouflage dans la brousse.
Menaces et statut de conservation
Moins de 200 élands de Derby de l’Ouest dans la nature.
Aussi appelé « éland géant », l’éland de Derby est classé « vulnérable » sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Il existe 2 sous-espèces d’élands de Derby, celle de l’Ouest et celle de l’Est. La sous-espèce de l’Ouest (Tragelaphus derbianus derbianus) est classée « en danger critique d’extinction ». Sa population est estimée à moins de 200 individus dans la nature, répartie entre le Sénégal, la Guinée et le Mali (sa présence est incertaine en Guinée-Bissau et au Togo). L’autre sous-espèce, l’éland de Derby de l’Est, dont la population est estimée entre 12 000 et 14 000 individus est présente de manière avérée dans plusieurs pays : Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Soudan du Sud.
Le parc national du Niokolo-Koba : une diversité faunique et floristique remarquable
Situé à 650 km à l’est de Dakar dans la région de Tambacounda, le parc national du Niokolo-Koba regroupe des écosystèmes très variés : forêts galeries, savanes herbacées inondables, mares, forêts sèches et denses, sous-bois, pentes et collines rocheuses, grands cours d’eau (Gambie, Sereko, Niokolo, Koulountou). Le parc abrite une diversité faunique et floristique remarquable : plus de 300 espèces d’oiseaux, plus de 70 espèces de mammifères… Et plus de 1 500 espèces floristiques !
5 infos clés sur l’éland de Derby
5 infos clés sur l’éland de Derby
Il vit dans des régions montagneuses, en forêt durant la journée et dans les prairies à l’aube et au crépuscule.
Il se nourrit de feuilles et de pousses, de fruits, occasionnellement d’herbe.
La longueur maximum des cornes est d’environ 120 cm chez les mâles et de 65 cm chez les femelles.
Il vit généralement en troupeau de 25 individus.
La gestation dure 8 à 9 mois, le petit est sevré autour de 4-6 mois.
Missions et actions de protection
1 - Étudier de la faune du parc national
Grâce à l’utilisation de caméras pièges et de colliers GPS, le programme de conservation étudie la faune du parc national du Niokolo-Koba : éland de Derby, lion, lycaon, léopard, éléphant, crocodiles, etc. Les individus sont recensés et la répartition des populations est évaluée. Ces dernières font l’objet d’un suivi sur le long terme.
2 - Mettre en place de mesures de protection
Afin de préserver l’intégrité du parc national et sa faune emblématique, les équipes de Panthera rédigent des plans de conservation pour 5 espèces du parc. Ils sont essentiels car ils permettent de guider et coordonner les actions à mettre en place.
Parmi ces actions, Panthera mène une lutte active contre le braconnage, au sein du parc national. Des patrouilles neutralisent les pièges, arrêtent les braconniers et confisquent armes et matériel. En effet, plusieurs espèces prisées des chasseurs sont présentes dans cette aire protégée, comme les éléphants.
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Un programme géré par Panthera et soutenu par l’association Beauval Nature.
