Association de protection de la faune et de la flore djiboutiennes, DECAN a crée, grâce au soutien de Beauval Nature, 2 aires protégées pour sauvegarder la faune de Djibouti en s’appuyant sur 2 espèces emblématiques : l’antilope beira et la gazelle-girafe (Gerenuk).
Direction le massif montagneux d’Assamo et la vallée de Djalélo
Espèce emblématique pour laquelle l’aire protégée d’Assamo a été créée, le beira est endémique de l’Afrique de l’est.
Les connaissances sur la faune ont été améliorées grâce à la mise en place de caméras-pièges.
Si le massif montagneux d’Assamo et la vallée de Djalélo ont été classés aires protégées par le gouvernement Djiboutien, c’est grâce à l’initiative de Beauval Nature et à l’association locale DECAN. Une structure soutenue depuis 2021 par Beauval Nature et dont l’un des objectifs est de protéger deux espèces phares de la faune djiboutienne : le beira (Dorcatrague megalotis) à Assamo, et la gazelle-girafe (Litocranius walleri) à Djalélo. En 1993, Alain Laurent, membre de Beauval Nature, a d’ailleurs redécouvert le beira dans le cadre d’un programme européen intitulé « Écologie dans les Pays en Voie de Développement » après des années de recherche sur le terrain.
Malgré leur statut, ces deux zones subissent des atteintes environnementales dues aux pressions anthropiques : prélèvements industriels de sable et de graviers, surpâturage, déforestation pour le charbon de bois, campements illégaux, etc. La protection et le suivi dans ces deux aires restent difficiles, ce qui menace la pérennité de ces écosystèmes.
Un statut permettant de contribuer aux actions de préservation et de protection
Espèce emblématique pour laquelle l’aire protégée d’Assamo a été créée, le beira est endémique de l’Afrique de l’est (Djibouti, Somalie, Ethiopie). Depuis 2011, Assamo a été décrétée par le gouvernement djiboutien comme « aire naturelle terrestre protégée ». Ce statut permet de contribuer aux actions de préservation et de protection de le beira et de son habitat naturel. La chasse, la cueillette et l’arrachage des végétaux y sont interdits. Principale menace pour le beira : la dégradation de son habitat par le surpâturage. Des mesures de protection des steppes de montagnes de l’aire protégée ont été mises en place en 2022, à travers le recrutement et la formation d’un écogarde dédié à cette problématique et à la sensibilisation des éleveurs. Aussi, les connaissances sur la faune du site ont été améliorées grâce à la mise en place de pièges photographiques qui ont permis de certifier la présence de plusieurs espèces (caracal, zorille commune, ratel…) et de mettre en évidence une proportion plus importante que prévue de carnivores dans la zone, en particulier de hyènes rayées.
Une vingtaine de mammifères, 62 espèces d’oiseaux et de nombreux reptiles à Djalélo
Le travail effectué en priorité sur le site de Djalélo par l’association DECAN a consisté à inventorier les animaux et végétaux présents puis à quantifier la taille des populations menacées. Résultat au niveau de la faune : une vingtaine d’espèces de mammifères, 62 espèces d’oiseaux et de nombreux reptiles. Plusieurs de ces espèces sont menacées sur la liste rouge de l’UICN, notamment la gazelle-girafe (Litocranius walleri) dont une cinquantaine d’individus a été recensée dans l’aire protégée, la gazelle de Pelzeln (Gazella dorcas pelzelni) dont la taille de la population dans la vallée de Djalélo varie de 30 à 60 individus selon la saison ou encore l’autruche de Somalie (Struthio molybdophanes), endémique de la corne de l’Afrique.
Ce programme de conservation se situe à Djibouti.
Quelques caractéristiques des aires protégées d’Assamo et de Djalélo
Située dans la région d’Ali-Sabieh, au sud est de la République de Djibouti, l’aire protégée d’Assamo a une superficie de 15 km². Elle constitue un biotope indispensable au maintien de le beira. C’est un point commun que détiennent les deux aires protégées. En effet, l’aire naturelle protégée de Djalélo est également un biotope indispensable pour le beira mais aussi pour d’autres espèces menacées telles que la gazelle-girafe (Litocranius walleri), la gazelle de Soemmering (Nanger soemmerringi), la gazelle de Pelzeln (Gazella dorcas pelzelni) et le dik-dik de Swayne (Madoqua saltiana swaynei). L’aire protégée de Djalélo est située dans la région d’Arta à 40 km de la capitale et elle couvre une superficie de 45 km².
Menaces et statut de conservation
Deux aires protégées en proie à des menaces similaires
Chasse, déforestation, fragilisation de la biodiversité environnante… C’est pour lutter contre ces menaces que la République de Djibouti a créé un statut juridique particulier d’aire naturelle protégée pour les deux sites d’Assamo et de Djalélo. Un statut qui vise à limiter la destruction de l’habitat naturel des espèces endémiques, qui a pour objectif de préserver leur espace de vie et de permettre aux espèces de pouvoir vivre et se reproduire à l’abri des effets des activités anthropiques. En résumé, protéger une biodiversité faunistique et floristique très dense et très variée.
L’arbre Dracaena ombet, en danger d’extinction, identifié à Djalélo
Concernant la flore, seule une des 75 espèces recensées sur l’aire protégée de Djalélo est menacée au niveau mondial. Il s’agit d’un dragonnier Dracaena ombet, une espèce d’arbre endémique des montagnes de l’Afrique de l’est et de l’Arabie Saoudite, classée « en danger d’extinction » par l’UICN. Une population remarquable de 76 individus de cette espèce a été recensée au sein de l’aire protégée en 2022.
5 infos clés sur le Beira
5 infos clés sur le Beira
Les beiras vivent en petites unités mixtes incluant un mâle adulte et une à trois femelles.
C’est une espèce endémique des reliefs arides de la Corne de l’Afrique (Somalie, Ethiopie et Djibouti).
Les beiras adultes ont une faible masse corporelle, pesant entre 9 et 14 kg.
Seuls les mâles ont de petites cornes fines et droites.
Le poids des femelles est supérieur à celui des mâles, alors que l’inverse est la règle chez la plupart des autres bovidés.
Missions et actions de protection
1 - Suivre la biodiversité des deux aires protégées
Au sein des aires protégées d’Assamo et Djalélo, un réseau d’écogardes permet de surveiller le respect des règles : interdiction de chasser et de cueillir ou prélever des végétaux.
Des études scientifiques sont menées afin de rencenser et suivre l’évolution de la biodiversité.
2 - Sensibiliser les populations locales
Afin de permettre à la population locale de se connecter avec la nature et de pérenniser financièrement le programme, un campement écotouristique a été construit dans chacune des deux aires protégées. Des sentiers touristiques ont été aménagés et des randonnées sont régulièrement proposées.
De plus, plusieurs actions de sensibilisation sont menées par DECAN, notamment auprès des établissements scolaires : enseignement de biologie en classe, visites guidées des aires protégées.
Enfin, l’association souhaite limiter le sûrpaturage en proposant et accompagnant des alternatives durables. Elle veille aussi à tenir informés les éléveurs sur la législation en vigueur.
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Un programme géré par l’association DECAN et soutenu par Beauval Nature