Le programme de conservation du tapir terrestre, piloté par l’Instituto de Pesquisas Ecológicas (IPÊ), consiste à mener des études sur la distribution de l’espèce dans 4 régions du Brésil ainsi que sur sa biologie et son écologie, l’état de santé de la population, sa reproduction…. Le suivi des déplacements et l’étude des comportements de l’espèce sont facilités par les colliers GPS apposés sur des individus adultes.
Direction les forêts humides et prairies brésiliennes
Le programme de conservation du tapir étudie la distribution de l’espèce ainsi que la viabilité et la santé de ses populations.
Le programme vise également à évaluer et atténuer les menaces pesant sur l’espèce, notamment les collisions routières et la contamination aux pesticides.
Beauval Nature soutient le programme de conservation du tapir terrestre de l’Instituto de Pesquisas Ecológicas (IPÊ), au Brésil. Il étudie la distribution de l’espèce ainsi que la viabilité et la santé de ses populations. Ces recherches sont facilitées par la pause de colliers radio-émetteurs sur des tapirs sauvages. Le programme vise également à évaluer et atténuer les menaces pesant sur l’espèce, notamment les collisions routières et la contamination aux pesticides.
Coordinatrice du programme de conservation du tapir terrestre et biologiste brésilienne, Patrícia Medici avait accordé un interview à Beauval Nature Mag n°3.
Le suivi des tapirs par pièges photographiques
L’IPÊ utilise plusieurs méthodes complémentaires pour suivre et étudier les populations de tapirs au Brésil. Les données photographiques sont des mines d’information, elles permettent d’étudier la biologie de l’espèce, sa reproduction et son comportement. A l’échelle de la population, les images permettent d’évaluer la densité des tapirs ainsi que le sexe-ratio. En 2022, les équipes de l’IPÊ ont relevé les images du réseau de 100 pièges photographiques en place dans le Pantanal et ont installé 70 nouveaux pièges photographiques en Amazonie.
Les colliers GPS et les prélèvements biologiques
Au cours de ses expéditions, l’IPÊ équipe des tapirs sauvages de colliers GPS et réalise des prélèvements biologiques afin d’effectuer des analyses de santé et génétiques. Ce suivi et ces analyses à l’échelle individuelle précisent les données obtenues via les pièges photographiques.
En 2022, des tapirs sauvages ont été équipés de colliers GPS dans le Pantanal et en Amazonie. Des échantillons biologiques ont été prélevés à cette occasion et les analyses de parenté sont aujourd’hui terminées. Elles ont permis de déterminer les liens entre les différents tapirs suivis par le programme. Les résultats suggèrent par ailleurs un système de reproduction polygame.
Enfin, les analyses génétiques permettent d’étudier les éventuels liens entre les différentes populations suivies par l’IPÊ. Les chercheurs ont constaté que le Cerrado semble être un lieu d’échange entre les populations du Pantanal et de la Forêt Atlantique. C’est une raison supplémentaire de protéger ce biome.
Le Cerrado, une zone à risque
En effet, le Cerrado est un biome très dégradé, où les tapirs font face à de multiples menaces, notamment en raison de la conversion des terres en zones agricoles. En premier lieu, l’IPÊ lutte contre la mortalité routière touchant les tapirs, en mettant en place des campagnes de sensibilisation des conducteurs et des mesures d’atténuation (ex : panneaux d’avertissement Faune Sauvage).
En 2022, les équipes de l’IPÊ ont prélevé des échantillons biologiques sur des individus malheureusement décédés suite à une collision routière dans le Cerrado. L’objectif est notamment d’étudier une possible contamination aux pesticides. Au total, 500 échantillons provenant de plusieurs biomes ont été prélevés en 2022 dans le cadre de cette étude. L’analyse des données (prévue en 2023) a pour objectif d’accroître les discussions sur la problématique des pesticides, en établissant un parallèle avec la santé humaine. Des études et des campagnes d’informations ont débuté en 2023 à ce sujet.
Le programme de conservation des tapirs terrestres est situé au Brésil.
Quelques caractéristiques sur l’espèce
Il existe 5 espèces de tapirs recensées dans le monde : le tapir à chabraque ou de Malaisie (Tapirus indicus), le seul originaire d’Asie, le tapir de Baird (Tapirus bairdii), le tapir des montagnes ou laineux (Tapirus pinchaque), le tapir terrestre (Tapirus terrestris) et le tapir kabomani (Tapirus kabomani).
L’aire de répartition du tapir terrestre couvre une grande partie des forêts tropicales de l’Amérique du Sud, du nord de l’Argentine au Venezuela. Il préfère les forêts tropicales de montagne mais est également présent dans les marécages et les forêts de plaine. Le tapir terrestre aime vivre près de l’eau, en particulier des rivières. Les plus fortes densités de population se trouvent dans les zones à la végétation luxuriante et où les précipitations atteignent 2 000 à 4 000 mm par an.
C’est un animal robuste, au corps allongé, dont la lèvre supérieure forme une courte trompe entièrement composée de tissus mous. Les adultes sont brun foncé tandis que les juvéniles sont bruns avec des rayures blanches horizontales ayant un rôle de camouflage et qui disparaissent après 7 mois. Le tapir terrestre est herbivore, il peut manger des fruits, des feuilles et des plantes aquatiques. Il joue un rôle essentiel dans la dissémination des graines.
Menaces et statut de conservation
Une espèce vulnérable en raison de nombreux facteurs.
Le tapir terrestre (Tapirus terrestris) est classé « vulnérable » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les menaces sont nombreuses : la perte d’habitat (déforestation), la chasse pour la viande, les collisions routières, l’augmentation de l’élevage.
Elle est également pénalisée par une reproduction lente. En effet, une femelle donne naissance à un petit tous les deux en moyenne.
Par ailleurs, le Brésil a été touché par de terribles incendies en 2020, impactant un tiers du Pantanal. Afin de soutenir les efforts locaux visant à lutter contre les feux et secourir la faune impactée, dont les tapirs, Beauval Nature avait fait un don exceptionnel de 10 000 € à l’IPÊ et une cagnotte avait permis de récolter près de 5 500 €.
Expédition « À la recherche du tapir perdu »
Début mars 2023, 6 chercheurs de l’IPÊ ont mené une enquête de grande ampleur dans la Caatinga, 3e plus grand biome brésilien, dans lequel le tapir terrestre est considéré comme disparu. L’objectif était de comprendre si les tapirs étaient réellement éteints dans la région, pour quelles raisons et quelles zones occupaient-ils autrefois. Après un mois de recherche, 10 000 km parcourus et 150 interviews de la population locale, la conclusion est la suivante : la pression de la chasse ainsi que la dégradation de l’habitat ont probablement contribué à la disparition des tapirs dans la Caatinga.
5 infos clés sur le tapir terrestre
5 infos clés sur le tapir terrestre
Grands consommateurs de fruits, les tapirs participent à la dissémination des graines.
Les tapirs pèsent entre 150 et 250 kg, avec une hauteur au garrot allant jusqu’à 1m10.
L’espèce vit dans les forêts tropicales humides, les marécages et les plaines d’Amérique du Sud.
Après une gestation de 12 à 13 mois, la femelle donne naissance à 1 petit, parfois 2.
Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à 8 mois après le sevrage, soit durant un an et demi au total. Les femelles ne se reproduisent donc que tous les 2 ans.
Missions et actions de protection
1 - Etudier l’espèce et suivre les populations
Le programme de conservation étudie la distribution des tapirs dans 4 biomes du Brésil (Pantanal, Cerrado, Forêt Atlantique, Amazonie). Les équipes effectuent aussi des recherches pour mieux comprendre la biologie et l’écologie de l’espèce. Trois méthodes sont combinées pour ces recherches : observation par pièges photographiques, prélèvement de données biologiques et suivi des tapirs par colliers GPS.
2 - Protéger les tapirs
L’IPÊ mène de nombreuses actions pour limiter le déclin de l’espèce. Il étudie et propose des mesures de conservation concernant les menaces suivantes : collisions routières, contamination aux pesticides et dégradation de l’habitat. Concernant ce dernier point, il étudie l’impact de divers éléments sur les tapirs et leurs comportements (proximité urbaine, palmeraie, exploitation minière, agriculture intensive).
3 - Sensibiliser les populations locales
Afin de réduire les menaces qui pèsent sur l’espèce, notamment la chasse, l’IPÊ collabore avec les autorités locales et mène des actions de sensibilisation auprès de la population locale.
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Un programme géré par l’Instituto de Pesquisas Ecológicas soutenu par Beauval Nature.
