Le Musée national d’Histoire naturelle dirige le programme de cryobanking en Guyane. Principal objectif : la sauvegarde patrimoniale des ressources génétiques de 35 espèces d’oiseaux, de mammifères et d’amphibiens en raréfaction dans le milieu naturel.
Direction la Guyane
Le territoire guyanais constitue la plus grande réserve de biodiversité française avec une étendue de 80 000 km².
Le soutien de Beauval Nature permet de financer les missions de terrain pour la mise en place du plan d’échantillonnage ainsi que l’achat de matériel nécessaire au stockage des tissus.
En 2000, la Réserve zoologique de la Haute-Touche (36), parc zoologique du Muséum national d’Histoire naturelle, inaugure son laboratoire de recherche. Les études y sont variées (éthologie, archéozoologie, médecine vétérinaire, etc.) mais les équipes se concentrent sur une thématique précise : la reproduction des espèces animales sauvages. Plus précisément, elles souhaitent mettre au point des techniques de procréation assistée (insémination artificielle, fécondation in vitro…) et créer une cryobanque. L’objectif de ces travaux est d’augmenter la capacité reproductrice d’espèces menacées et la conservation de la diversité génétique de leurs populations sur le long terme.
Qu’est-ce qu’une cryobanque ?
C’est un lieu où sont stockés, à très basse température, dans de l’azote liquide, des échantillons représentatifs de la diversité génétique d’un animal. Cela peut être des cellules, du sang, ou bien, dans le cas de ce programme, des gamètes (spermatozoïdes et ovules) et des tissus gonadiques (testicules et ovaires).
La cryobanque de la Haute-Touche héberge ainsi des échantillons appartenant à environ 400 individus de 35 espèces différentes.
Cela permet de conserver le patrimoine génétique de ces individus sur le long terme mais aussi de transférer leurs gamètes, à l’échelle internationale, sans avoir à les déplacer. Ainsi, les cryobanques contribuent à la bonne gestion de la génétique des populations dans le cadre de programmes de reproduction ex situ.
La Guyane, des écosystèmes à préserver
La Guyane est constituée à plus de 90 % de milieux naturels qui abritent des écosystèmes parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires, mangroves savanes, etc. Elle abrite 5 500 espèces végétales, plus de 700 espèces d’oiseaux et 190 espèces de mammifères. Si l’on compare le nombre d’espèces (animales et végétales) présentes en Guyane par rapport à celui de la France métropolitaine, en tenant compte de leurs superficies respectives, la Guyane est presque 2 fois plus riche en biodiversité.
Cependant, de nombreuses menaces pèsent sur les écosystèmes guyanais : pêche et prélèvements (bois, minerais, orpaillage) illégaux, braconnage, pollution des cours d’eau, forte augmentation démographique et changements climatiques.
Une cryobanque guyanaise
Ainsi, l’expédition du Muséum national d’Histoire Naturelle nommée « CRB Guyane » vise à créer une cryobanque pour des espèces sauvages de Guyane, en ciblant les mammifères, oiseaux et amphibiens considérés en danger d’extinction selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cela concerne plus de 35 espèces d’oiseaux, une dizaine d’espèces d’amphibiens et une douzaine d’espèces de mammifères.
Cette expédition se découpe en 4 axes principaux (Mammifères, Oiseaux, Amphibiens et Cellules somatiques) et prévoit d’initier de nombreux partenariats (étudiants, laboratoires, ONG locales).
Beauval Nature soutient le premier axe de l’expédition, le projet STEMrAR : Sperme, Tissus et Embryons de Mammifères d’Amazonie en Raréfaction. Celui-ci cible en premier lieu 3 espèces mammifères :
- Tapir terrestre (Tapirus terrestris),
- Pécari à collier (Pecari tajacu),
- Pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari).
Le programme de conservation du cryobanking se trouve en Guyane.
Menaces et statut de conservation
140 espèces animales en danger d’extinction.
La Guyane abrite la plus importante forêt primaire française et une riche biodiversité. Sur ce seul territoire, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a recensé environ 140 espèces animales en danger d’extinction dont près de 50 sont terrestres. On trouve ainsi l’aigle harpie, la loutre géante, le fourmilier géant, le tapir terrestre, le singe-araignée, l’oncille, etc. Si la plupart de ces espèces fait l’objet d’actions de conservation, force est de constater que ces mesures ne sont pas toujours suffisantes pour garantir leur pérennité.
En effet, les écosystèmes et la faune guyanais sont soumis à diverses pressions. Pêche illégale et capture accidentelle, braconnage et trafic d’animaux de compagnie sont des menaces directes sur les espèces animales. Les milieux sont quant à eux impactés par les activités minières, l’orpaillage et la construction de routes et infrastructures qui provoquent déforestation et fragmentation des habitats. L’érosion côtière et l’augmentation de la température de l’océan sont d’autres exemples de menaces pesant sur la biodiversité en Guyane.
3 espèces ciblées
Les premières missions de collecte d’échantillons sont concentrées sur les tapirs terrestres (Tapirus terrestris) et deux espèces de pécaris : le pécari à collier (Pecari tajacu) et le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari).
5 infos clés sur la biodiversité du territoire guyanais
5 infos clés sur la biodiversité du territoire guyanais
La Guyane abrite plus de 500 espèces de poissons d’eau douce dont environ un quart y est endémique.
On y recense 50 espèces animales terrestres menacées selon la liste rouge de l’UICN.
Cette étendue de 80 000 km² est la plus grande réserve de biodiversité française.
La Guyane est la plus importante forêt primaire française.
Elle comporte 1 parc naturel et 6 réserves naturelles.
Missions et actions de protection
1 - Créer une cryobanque pour la faune menacée de Guyane
La création d’une cryobanque permet de conserver le patrimoine génétique d’espèces menacées d’extinction, sur le long terme. Ce projet concerne plus de 35 espèces d’oiseaux, une dizaine d’espèces d’amphibiens et une douzaine d’espèces de mammifères.
Les échantillons biologiques sont récupérés de manière opportuniste sur des individus transitant par les services officiels (OFB, centres de soins) ou sur des animaux décédés (collisions, saisies liées au braconnage…). Une antenne locale est mise en place en Guyane pour traiter ces prélèvements dans les meilleures conditions. La moitié des échantillons est conservée en Guyane, l’autre partie en France métropolitaine, dans les locaux du Muséum national d’Histoire naturelle et de la Réserve zoologique de la Haute-Touche.
2 - Soutenir la conservation ex situ
À terme, les échantillons biologiques pourront servir de soutien à la reproduction ex situ, notamment via leur utilisation dans les Programmes Ex situ de l’EAZA (EEP). En effet, le transfert de gamètes et les techniques d’insémination artificielle peuvent contribuer à une meilleure gestion de la génétique des populations des espèces menacées dans les parcs zoologiques.
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Un programme géré par le Muséum national d'Histoire naturelle et soutenu par Beauval Nature.
