Recenser, suivre et protéger les ouistitis de montagne

Direction les forêts montagneuses de l’est du Brésil

Des actions de suivi améliorées par des nouvelles technologies

Des études ont été réalisées en testant de nouvelles technologies pour suivre les 2 espèces de ouistitis. La détection par caméra thermique est un système novateur permettant de localiser, suivre les mouvements et la vitesse des ouistitis en les équipant d’un minuscule sac à dos GPS doté d’un accéléromètre. Pour plusieurs campagnes de terrain menées en 2022, Beauval Nature a participé aux frais logistiques.

Un centre de conservation bien équipé grâce à Beauval Nature

La construction d’un centre de conservation au Brésil a été financée par Beauval Nature entre 2019 et 2022. Un financement qui se poursuit au sujet de l’extension et de la gestion de ce centre. Son objectif est de développer un programme de reproduction ex situ pour les deux espèces de ouistitis, afin de réintroduire des individus dans le milieu naturel. En 2022, l’aide financière de Beauval Nature a permis de compléter les installations en finançant la construction d’un enclos de pré-relâché et l’achat d’équipements destinés à favoriser le bien-être des animaux : des lampes et matelas chauffants.

Quelques caractéristiques sur les 2 espèces

Le ouistiti oreilllard (Callithrix aurita) et le ouistiti à tête jaune (Callithrix flaviceps) font partie de la famille des Callitrichidae, dans laquelle on trouve les ouistitis et tamarins. Ces deux espèces endémiques du Brésil, vivent dans la Forêt Atlantique, aux alentours de 400 à 500 m d’altitude.
Le ouistiti oreillard possède un pelage noir parsemé de poils orangé, il est reconnaissable à son masque blanc et à deux touffes de poils situées de part et d’autre de sa tête. Il pèse environ 300 g mais vit en groupe, ce qui facilite sa détection. La gestation dure entre 138 et 170 jours, la femelle donne généralement naissance à deux petits. Principalement insectivore, il ne se nourrit pas de gomme, contrairement à de nombreuses autres espèces de ouistitis.
Le ouistiti à tête jaune arbore quant à lui un pelage marron grisâtre, à l’exception de sa tête entièrement jaune. Deux toupets de poils blanchâtres sont présents de part et d’autre de son visage. Il pèse entre 230 et 450 g et vit en groupe, où l’ensemble des individus s’occupe des petits. Les femelles donnent le plus souvent naissance à 2 jeunes, après une gestation de 140 à 150 jours. Son alimentation est variée : gomme, fruits, fleurs, nectar, insectes.

Ces deux espèces de primates sont considérées menacées par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis les années 80. Avec une population estimée à 4 500 individus, le ouistiti à tête jaune, qui était jusqu’alors classé « en danger d’extinction » comme le ouistiti oreillard, est depuis 2020 classé « en danger critique d’extinction ».
Les menaces pesant sur ces deux espèces sont identiques. Premièrement, la destruction de leur habitat en raison des activités humaines (agriculture, urbanisation, exploitation) provoque une fragmentation de la forêt. Ensuite, l’introduction d’autres espèces de ouistitis dans leur aire de répartition, tels que le ouistiti à toupets blancs ou le ouistiti à pinceaux noirs, augmente la compétition pour les ressources alimentaires et conduit à un phénomène d’hybridation entre les espèces introduites et les ouistitis de montagne. Enfin, les épidémies de fièvre jaune et le commerce d’animaux de compagnie fragilisent les populations.