Le programme « Mission Rapaces », géré par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), s’est donné pour missions la protection d’une vingtaine d’espèces de rapaces, le suivi des populations, la reproduction ex situ, la réintroduction ou encore la sensibilisation du public.
Direction l’Europe
Grâce aux actions de conservation et de réintroduction, des couples se forment et des petits naissent…
La conservation des rapaces, un travail de longue haleine mené conjointement par différents pays européens : France, Espagne, Italie.
La « Mission Rapaces » met en place différents programmes nationaux destinés en priorité aux espèces les plus menacées. Ainsi, elle assure le suivi sur le terrain des espèces concernées, la mise en œuvre de mesures de conservation des rapaces et de leurs habitats, la coordination entre les différents partenaires et la sensibilisation du grand public. La « Mission Rapaces » s’engage depuis plusieurs années dans la sauvegarde des oiseaux de proie de France en participant activement aux programmes de conservation sur la plupart des espèces de rapaces présents sur le territoire national. Par exemple, elle gère la réintroduction des vautours fauve et moine dans les Grands Causses. Aussi, elle coordonne les plans de restauration du faucon crécerellette, du vautour percnoptère, du milan royal.
Une vingtaine d’espèces emblématiques de rapaces protégée par le programme
Beauval Nature soutient la « Mission Rapaces » développée par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) depuis plusieurs années. Ce programme vise à protéger une vingtaine d’espèces emblématiques de rapaces : aigles, faucons, vautours, chouettes, hiboux… La conservation de ces espèces, principalement menacées par les activités humaines, passe par la mise en place d’actions à l’échelle nationale et/ou européenne : suivi des populations, reproduction ex situ, réintroductions ou encore sensibilisation du public. Beaucoup d’actions sont menées : des résultats encourageants sont comptabilisés en France et dans des pays frontaliers (Espagne, Italie).
L’observatoire rapaces : un suivi annuel à long terme et collaboratif
Lancé en 2004, l’Observatoire rapaces est un suivi annuel à long terme et collaboratif. Il s’appuie sur des inventaires menés dans des carrés échantillon de 5 x 5 km. Chaque année, des centaines de mailles, sélectionnées aléatoirement au sein d’un réseau couvrant la France de façon homogène, sont proposées à la prospection. Il s’agit d’y recenser, le plus exactement possible, le nombre de couples nicheurs de rapaces diurnes qui s’y trouvent.
Les rapaces diurnes sont à la fois des espèces emblématiques de nos contrées et d’excellents indicateurs de la santé de nos écosystèmes. Situés au sommet de la chaîne alimentaire, la présence de ces prédateurs reflète l’état général du milieu environnemental. Suivre l’évolution de leurs populations est donc primordial pour appréhender les changements subis par notre environnement.
L’Observatoire rapaces est réalisé grâce à la participation de centaines d’observateurs bénévoles et d’associations. Depuis maintenant plusieurs années avec l’aide du réseau des rapaçologues de terrain ainsi que celui des scientifiques, ce programme de conservation à démarche participative permet de déterminer la répartition et les tendances des populations pour la plupart des espèces de manière fiable et ainsi de mieux statuer sur l’état de ces populations en France.
Les données récupérées sont traitées et analysées par le Centre National de Recherche Scientifique de Chizé. L’ensemble est coordonné par la « Mission Rapaces » de la LPO.
Le programme de conservation « Mission Rapaces » se trouve en France
Quelques caractéristiques sur les rapaces
Selon les espèces, les couples nichent dans des cavités de parois rocheuses, dans des arbres ou bien au sol dans des landes, des friches, des parcelles cultivées, etc. La plupart des espèces construisent leurs nids en apportant des branchages. Les faucons, quant à eux, s’installent dans des cavités ou occupent d’anciens nids de rapaces ou de corvidés. La majorité des rapaces diurnes se reproduisent au printemps à l’exception des grands rapaces dont la reproduction peut durer presqu’un an, comme le gypaète barbu.
Certaines espèces nichent en colonies. C’est le cas par exemple du vautour fauve et du busard cendré. Les autres nichent en couples isolés et sont plus ou moins territoriaux. Des espèces comme le vautour percnoptère ou la bondrée apivore sont migratrices et hivernent en Afrique. D’autres espèces sont sédentaires comme l’aigle royal. Il existe également des migrateurs partiels à l’instar du busard des roseaux.
Menaces et statut de conservation
De nombreuses causes humaines.
Les menaces pour les rapaces sont nombreuses. Il s’agit des électrocutions et des collisions avec les lignes électriques, du développement des activités touristiques sur certains sites qui engendre un dérangement des sites de nidifications. C’est le cas par exemple du gypaète barbu, classé « en danger d’extinction ». On peut également citer la destruction et la fragmentation de leurs milieux de vie (abattage des arbres creux, transformation des prairies en cultures, suppression des haies et des arbres isolés, assèchement des marais).
La création de parcs éoliens dans différentes régions présente également un risque important de collision avec les oiseaux. Enfin, tirs au fusil et empoisonnements par des appâts toxiques menacent des espèces comme le milan royal, classé « vulnérable ».
Une journée internationale de sensibilisation aux vautours
Afin d’éduquer le public à la protection de ces animaux, une « Journée internationale de sensibilisation aux vautours » a été décrétée le premier samedi de septembre. C’est l’occasion d’en découvrir plus sur ces maîtres des cieux, représentés en France par 4 espèces : les vautours fauves, les vautours moines, les percnoptères et les gypaètes barbus. En France, cette journée a été lancée en 2014 par la LPO et le réseau vautour.
Mission Rapaces, épisode 1 dans les Grands Causses
5 infos clés sur les rapaces
5 infos clés sur les rapaces
Le terme « rapace » est un terme vernaculaire qui englobe de nombreuses espèces.
Rapace vient du latin rapax, rapacis de rapere « emporter précipitamment ».
Les rapaces régulent les populations d’insectes et de petits vertébrés.
Certains sont charognards : ils nettoient la nature et évitent la prolifération des maladies.
Toutes les espèces de rapaces, diurnes et nocturnes, sont protégées en France, selon la loi relative à la protection de la nature.
Missions et actions de protection
1 - Suivre et protéger une vingtaine d’espèces de rapaces
Vautour moine, vautour percnoptère, vautour fauve, milan royal, balbuzard pêcheur, pygargue à queue blanche, faucon crécerellette : la LPO participe à ces plans nationaux d’actions gouvernementaux. Ces plans visent à définir les actions nécessaires à la conservation et à la restauration des espèces les plus menacées afin de s’assurer de leur bon état de conservation. Grâce au plan national d’actions pour le faucon crécerellette, la population est estimée à 515 couples. Une espèce qui a failli disparaître en France puisqu’il ne restait que 2 couples dans les années 1980. Lutte contre les menaces et protection de l’habitat des rapaces font partie des missions essentielles.
La LPO coordonne également les réseaux nationaux pour la protection des grands ducs, petites chouettes de montagne, chevêches d’Athéna et effraies des clochers.
2 - Reproduire et réintroduire des espèces menacées
Le programme « Mission Rapaces » mène des actions de conservation et réintroduction du gypaète barbu afin de créer un corridor génétique entre les populations alpines et pyrénéennes de l’espèce, dont il ne resterait que 66 couples en France. Concernant l’aigle de Bonelli dont il ne reste que 41 couples en France, ce sont des actions de conservation, de reproduction ex situ et de réintroduction qui ont été menées pour le protéger dans le sud-est de la France, en Italie et en Espagne.
3 - Sensibiliser et informer
Afin de sensibiliser à la protection et à la conservation des rapaces, de nombreuses actions sont menées par la LPO auprès des scolaires, du grand public, des entreprises et des insitutions gouvernementales. Par exemple, c’est à l’initiative de la LPO que la journée internationale de sensiblisation aux vautours a été lancée en France, idem pour la Nuit de la Chouette organisée tous les deux ans durant le mois de mars par l’association depuis maintenant plus de 25 ans. La LPO s’appuie aussi sur les sciences participatives et la publication de nombreuses revues comme l’Oiseau Mag et ses suppléments Rapaces de France.
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Un programme géré par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et soutenu par Beauval Nature