Le programme de conservation des cacatoès des Philippines, mené par la Fondation Katala protège l’espèce et son habitat au sein de plusieurs îles des Philippines. Ses actions sont multiples : recensement des oiseaux, protection des nids, restauration de l’habitat, sauvetage d’oisillons et reproduction ex situ permettant de renforcer les effectifs in situ.
Direction les Philippines
Malgré les menaces pesant sur l’espèce, le cacatoès des Philippines voit ses effectifs augmenter ces dernières années grâce à de nombreuses actions qui portent leurs fruits.
Le ZooParc de Beauval coordonne le Programme Ex situ de l’EAZA (EEP) de l’espèce.
Le cacatoès des Philippines est une espèce très rare qui fait partie des perroquets les plus menacés dans la nature. L’association Beauval Nature soutient depuis de nombreuses années la fondation Katala aux Philippines afin de protéger l’espèce et son habitat. Par ailleurs, le ZooParc de Beauval coordonne le Programme Ex situ de l’EAZA (EEP) de l’espèce. Classé « en danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis 1994, le cacatoès des Philippines voit cependant ses effectifs augmenter ces dernières années grâce à de nombreuses actions qui portent leurs fruits.
L’île de Rasa, réserve naturelle
L’île de Rasa, où est enregistrée la plus grande densité de cacatoès, a été classée comme réserve naturelle. Depuis la création de la Fondation Katala en 1998, une grande campagne de reforestation de l’île a été organisée avec l’aide des populations locales. Un réseau de gardiennage composé de braconniers repentis a été organisé avec succès : sur l’île de Rasa, la population de cacatoès est passée de 23 individus en 1998 à 300 en 2015. Ce réseau de gardes a été étendu aux îles avoisinantes, où des réserves municipales ont été créées.
Des populations de cacatoès soumises aux aléas climatiques
Les populations des cacatoès des Philippines restent fragiles. En effet, elles sont soumises aux aléas climatiques imprévisibles (typhons, tempêtes) qui frappent les Philippines et sa végétation avec des conséquences impactant l’espèce : diminution des ressources alimentaires disponibles, diminution des sites de nidification disponibles, augmentation de la mortalité des juvéniles. En 2022, le nombre total de cacatoès, dans toute son aire répartition, serait compris entre 813 et 1 245 oiseaux.
Un nouveau site d’étude en 2022
L’île de Homonhon, dont l’étude a débuté en 2022, semble être un site favorable à l’espèce. En effet, un couple a été observé en train de nicher, des sources de nourritures sont disponibles et deux autres arbres de nidification potentiels ont été enregistrés… Affaire à suivre !
1 naissance et 2 relâchés
En 2022, la Fondation Katala a célébré l’élevage réussi du premier oisillon né à Rasa, dans le cadre du programme de reproduction ex situ. Afin de symboliser l’espoir que représente cette grande première, le jeune oiseau a été prénommé « Hope ».
Le 7 novembre 2022, deux cacatoès ont été relâchés avec succès sur l’île de Rasa après avoir été soignés à la fondation Katala. L’un avait été sauvé en 2017 et l’autre en 2022.
Le programme de conservation du cacatoès des Philippines est situé aux Philippines.
Quelques caractéristiques sur l’espèce
Le cacatoès des Philippines est un oiseau pouvant régulièrement être observé en groupe, sur les arbres fournissant une source de nourriture par exemple, sauf pendant la période de reproduction. Le couple se forme en octobre, choisit son nid en décembre, pond ses oeufs entre fin février et début avril. Le couple s’installe le plus souvent dans un grand arbre d’au moins 30 à 35 mètres de haut. La femelle pond 2 à 3 œufs, pesant 10 g chacun, qui sont ensuite incubés pendant 28 jours. Les jeunes prennent leur premier envol aux alentours de la onzième semaine. Mâle et femelle s’occupent de l’incubation et des jeunes. Le mâle prend souvent la relève de l’incubation. La maturité sexuelle semble ne pas être atteinte avant l’âge de 5 ans minimum.
Menaces et statut de conservation
Les menaces qui pèsent sur le cacatoès des Philippines.
Le cacatoès des Philippines (Cacatua haematuropygia) est une espèce « en danger critique d’extinction » selon les critères de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ces oiseaux ont frôlé l’extinction, très prisés des braconniers pour devenir animaux de compagnie. La destruction de leur habitat, par l’homme ou les tempêtes tropicales, diminue le nombre d’arbres de nidification disponibles. De plus, ils sont parfois chassés par les agriculteurs car considérés comme nuisibles. L’ensemble de ces menaces a entraîné un fort déclin des populations.
Le programme de conservation du cacatoès des Philippines est essentiel pour prévenir l’extinction de cette espèce en danger critique. Grâce à la protection de l’habitat, aux efforts de réintroduction, à la sensibilisation du public et à la lutte contre le commerce illégal, ce programme vise à assurer la survie à long terme du cacatoès des Philippines et à préserver la biodiversité unique de l’archipel philippin.
Des patrouilles de surveillance issues des populations locales
Le programme de conservation du cacatoès des Philippines s’appuie sur des gardiens issus des populations locales recrutés pour effectuer des patrouilles de surveillance. En 2022, sur l’île de Dumaran, 244 patrouilles ont été réalisées pour une distance totale parcourue de 2 214 km et une durée totale de 523 heures. Pour l’île de Rasa, cela a représenté 309 patrouilles, 2 802 km et 829 heures. Cela a permis d’identifier et de signaler des menaces aux autorités (intrusion, chasse, exploitation forestière illégale).
5 infos clés sur le cacatoès des Philippines
5 infos clés sur le cacatoès des Philippines
Son régime alimentaire se compose de fruits, de graines, de noix, de baies et de fleurs. Il se nourrit également de l’écorce des arbres et de certaines espèces de palmiers.
Avec ses 30 à 35 cm de longueur, c’est un oiseau de taille moyenne mais l’un des plus petits cacatoès de la famille des Cacatuidés.
Le couple est capable de parcourir 8 km pour trouver un site de nidification favorable. D’où leur présence sur plusieurs îles !
Il fait l’objet d’un programme de reproduction au niveau européen coordonné par le ZooParc de Beauval.
Endémique des Philippines, son habitat naturel comprend les forêts tropicales humides, les mangroves côtières et les zones boisées.
Missions et actions de protection
1 - Suivre et protéger les populations
Le suivi des cacatoès s’effectue sur 6 îles des Philippines : Palawan, Rasa, Pandanan et Bugsuk, dans la province de Palawan ; Pollilo dans la province de Quezon ; Homonhon dans la province de Samar oriental. Le recensement est double : les équipes comptent les adultes et les œufs afin d’étudier l’évolution des populations au sein de plusieurs sites. Ils surveillent également les déplacements des groupes. En plus d’être surveillée, la reproduction des cacatoès est encouragée, via la pose de nids artificiels. L’objectif est de stabiliser les populations en maintenant les couples de cacatoès nicheurs. Lors des épisodes de sècheresse, la Fondation Katala fournit de l’eau aux oiseaux.
2 - L’Institut Katala : centre de soins, de reproduction et de recherche !
À Narra, l’Institut Katala pour l’écologie et la conservation de la biodiversité fait office de centre de soins pour les cacatoès blessés ou saisis par les autorités. L’objectif est de réhabiliter ces oiseaux, afin de les relâcher dans des zones sécurisées. Par ailleurs, l’établissement est aussi un centre de reproduction ex situ pour l’espèce. L’objectif est de renforcer les populations des cacatoès des Philippines en réintroduisant des individus. Enfin, des recherches sur la biologie des cacatoès sont menées à Narra : tests sanitaires, analyse ADN, etc
3 - Agir pour la reforestation
La perte d’habitat étant l’une des principales menaces sur les cacatoès des Philippines, la Fondation Katala a mis en place un ambitieux programme de reforestation, associé à des patrouilles de surveillance. Ces dernières veillent non seulement à éviter la chasse des cacatoès mais empêchent aussi les prélèvements illégaux de végétation. En 2022, près de 38 000 plants et semis ont été plantés ! Les essences d’arbres sont sélectionnées selon leur vitesse de croissance, leur capacité à fournir de la nourriture aux oiseaux et leur adaptation à la nidification. La survie et la croissance des arbres plantés sont ensuite surveillées.
Soutenez l’association et ce programme !
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Un programme géré par la Fondation Katala et soutenu par Beauval Nature