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Le programme de conservation, mené par l’Océanium, a pour objectif principal la reforestation de la mangrove où de nombreuses espèces, notamment les poissons et les crustacés, se reproduisent avant de gagner les océans.

Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

Direction le delta du Sine Saloum et l’estuaire du fleuve Casamance au Sénégal

Replantation - Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

L’Océanium à l’origine des premières campagnes de reboisement de grande ampleur de la mangrove : plus de 100 millions d’arbres plantés depuis 2006.

La mangrove est une formation végétale constituée principalement de palétuviers, une plante tropicale amphibie qui contribue à fixer la vase par ses racines.

Depuis plusieurs années, Beauval Nature soutient l’Océanium dans son immense tâche de replantation de la mangrove au Sénégal. Le projet, auquel prend part la population locale, est colossal. À ce jour, plus de 100 millions de propagules (graines de palétuviers) ont été plantées à la main sur plus de 15 000 hectares. Une véritable prouesse !

La passion comme moteur

L’Océanium, créé en 1984, se développe grâce à la rencontre de deux passionnés : le Professeur Jean-Michel Kornprobst, fondateur et spécialiste en biochimie des organismes marins au Sénégal, et Haïdar El Ali, plongeur émérite. Confrontés à la dégradation des fonds marins, ils imaginent ensemble une multitude d’activités de découverte et de préservation pour les protéger : nettoyage des fonds marins par des plongeurs expérimentés, lutte contre les filets fantômes et la surpêche, sensibilisation à l’environnement … Haïdar El Ali devient le directeur officiel de l’Océanium en 1988 et son champ d’action s’élargit petit à petit. En 2006, l’association s’engage dans la protection et le reboisement des mangroves, une action soutenue par Beauval Nature depuis plusieurs années.

Des plantations et des récoltes mobilisant toutes les générations

Les propagules murissent entre juillet et octobre lors de la saison des pluies. La récolte et le transfert de ces graines créent un lien très fort entre les habitants des zones prospères et des secteurs dégradés.

Les propagules sont transportées, triées puis envoyées sur les lieux de plantation. Ces derniers sont situés principalement dans le delta du Sine Saloum et l’estuaire du fleuve Casamance. Les parcelles de reboisement sont soigneusement sélectionnées : il faut un sol boueux ou sableux, soumis quotidiennement à la marée. L’accès peut donc être difficile, des bateaux à fond plat ont été spécialement conçus pour ce transport.

Depuis 2006, plus de 150 000 personnes venant de 450 villages ont participé au reboisement de la mangrove au Sénégal, une opération unique au monde par sa taille et sa durée. Les zones reboisées sont ensuite cartographiées et surveillées par une équipe dédiée.

Des bienfaits multiples à l’échelle locale

Les pêcheurs constatent le retour des poissons, notamment des alevins : les œufs sont pondus dans la mangrove, les jeunes poissons naissent et y grandissent avant de regagner l’océan où certains seront pêchés. Les poissons ne sont pas les seuls à faire leur retour : les oiseaux, les caïmans, les lamantins et les huitres réapparaissent aussi dans la région.

Tandis que les hommes pêchent, les femmes récoltent les huitres, sur le système racinaire des palétuviers. Elles sont consommées et vendues. Les coquilles permettent la création de routes.

Autre bienfait : celui sur la riziculture. Des palétuviers du genre Avicennia plantés autour des digues retiennent le sol et protégent les plantations de l’eau salée. Les exploitants le constatent très concrètement :les rizières proches des mangroves donnent un meilleur rendement, certainement en raison du taux de salinité plus bas et des feuilles de palétuviers qui tombent dans l’eau, enrichissant le sol.

Un bilan carbone très positif avec un million de tonnes séquestrées depuis 2006

L’Océanium a permis de restaurer 15 000 ha de mangroves depuis 2006, grâce à la plantation de plus de 100 millions de palétuviers. Afin de calculer la quantité de carbone séquestrée par les plantations, l’association procède à un inventaire forestier. Pour le premier inventaire, en 2014, 12 000 arbres sont mesurés : hauteur de l’arbre, diamètre du houppier, diamètre de la première branche, diamètre de la première racine.

Puis l’accès devenant impossible, la végétation trop dense, l’Océanium utilise alors des drones et la prise de photos aériennes qui permettent de connaitre la hauteur de l’arbre et par corrélation la quantité de carbone qu’il aura stocké.
Résultat du deuxième inventaire en 2017 : 280 000 tonnes de carbone ont été séquestrées depuis 2006. En 2020, un troisième inventaire est réalisé et permet d’évaluer que plus de 600 000 tonnes de carbone l’ont été.
En extrapolant à la totalité de la superficie des mangroves (15 000 ha), un million de tonnes de carbone a été séquestré dans les plantations au total !
Ce chiffre énorme représente 500 000 voyages allers-retours Paris-Dakar en avion. Autres éléments de comparaison : cela correspond aux émissions annuelles de 2 millions de Sénégalais, l’équivalent de celles de 120 000 européens ou de 80 000 américains.

Le programme de conservation de la mangrove est situé au Sénégal.

Quelques caractéristiques sur la mangrove

La mangrove est une formation végétale constituée principalement de palétuviers, une plante tropicale amphibie qui contribue à fixer la vase par ses racines. La mangrove est caractéristique des littoraux des zones tropicales et subtropicales. L’enchevêtrement et les entrelacs du système racinaire forment un formidable abri aux nombreuses espèces animales qui se reproduisent et vivent dans ce milieu.

Et ce n’est pas tout ! La mangrove a de multiples fonctions, essentielles à la nature et donc également à l’Homme. Elle est :

  • Un filtre naturel de l’eau qui capte les polluants,
  • Un puits de carbone grâce à sa capacité à stocker le CO2,
  • Un rempart contre les intempéries (tempêtes, cyclones, tsunamis…),
  • Une protection du littoral et de l’érosion,
  • Un lieu de reproduction et de vie de nombreuses espèces animales et végétales,
  • Un garde-manger pour certains mammifères et oiseaux.

Menaces et statut de conservation

Des facteurs de dégradation multiples et multiformes.

Plant de palétuvier - Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

La mangrove, comme la plupart des écosystèmes, est en danger. Au cours des 30 dernières années, la mangrove aurait perdu plus de la moitié de sa surface à l’échelle mondiale, notamment en raison des pressions anthropiques (pollution, exploitation). Elle est également menacée par des phénomènes météorologiques de plus en plus violents, le réchauffement climatique et la montée des eaux.

Au Sénégal, les mangroves sont localisées dans les estuaires de la Casamance et du Sine Saloum. Près d’un quart des mangroves originelles sénégalaises a disparu, entre 1980 et 2010, en raison de 3 facteurs principaux :

  • La sècheresse des années 70 qui a augmenté la salinité de l’eau et provoqué la mort des palétuviers.
  • Le prélèvement du bois.
  • La construction de routes et de digues, entravant la circulation de l’eau.

Les conséquences qui découlent de cette dégradation sont multiples et impactent à la fois le milieu et les populations qui vivent à proximité : raréfaction de la faune, augmentation de l’érosion, diminution des ressources, absence de protection des villages contre les vents violents, etc.

Comment sauver la mangrove ?

Pour les lieux dégradés où la restauration écologique s’impose, la première solution est de permettre l’auto-régénération des palétuviers par des conditions hydrologiques restaurées. La mangrove a besoin de paramètres hydrodynamiques favorables pour se régénérer. La seconde solution est la plantation de palétuviers. Mais l’opération n’est pas aisée car de nombreuses données entrent en compte : il faut choisir les bonnes zones d’implantation, les bonnes essences de palétuviers, éviter les couverts monospécifiques, agir de concert avec les acteurs locaux… Il faut ensuite que la mangrove s’épanouisse, qu’elle devienne fonctionnelle et autosuffisante. Autant d’éléments qui rendent le travail complexe.

5 infos clés sur la mangrove

Mangrove du Sénégal - Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

5 infos clés sur la mangrove

Elle abrite une faune riche de mammifères, reptiles, poissons, amphibiens, crustacés, oiseaux…

Elle agit comme une barrière naturelle contre les tempêtes, les vagues et l’érosion côtière.

Elle est l’un des écosystèmes qui stocke le plus de carbone.

La mangrove est présente dans 123 pays et territoires, elle participe à la sécurité physique et alimentaire de nombreuses communautés.

Une bande de mangrove de 500 mètres réduit de 50% à 99% la hauteur des vagues.

Mangrove dans des petites vagues - Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

Missions et actions de protection

1 - Régénérer la mangrove en impliquant les populations locales

Le programme de conservation a pour principal objectif la reforestation de la mangrove. Une action essentielle menée en impliquant les populations locales. Plus de 100 millions de propagules (graines de palétuvier) ont déjà été plantées à la main sur plus de 20 000 hectares. En 2022, la restauration de la mangrove a été poursuivie avec la plantation de 2 espèces de palétuviers (Avicennia et Rhizophora). Cela a permis le reboisement de 40 hectares à Bignona et Oussouye.

Plantation de la mangrove avec population locale - Restaurer la mangrove - Programme Sénégal - Association Beauval Nature

2 - Soutenir la population

L’argent du reboisement a permis de financer la construction d’écoles et les études postbac de jeunes sénégalais. Ces derniers utilisent l’argent gagné pour acheter des fournitures scolaires ou un poulailler par exemple. Le gain n’est pas uniquement en termes de biodiversité mais aussi pour les villages eux-mêmes. En effet, les palétuviers protègent les cases du vent. Les campagnes de reboisement sont donc capitales.

Reboisement d'arbres fruitiers au Sénégal

3 - Sensibiliser les populations locales

L’Océanium a également pour mission de proposer une sensibilisation à l’écologie sous-marine, avec notamment des nettoyages de fonds marins depuis 2019, une fois par mois, par des plongeurs expérimentés. Il sensibilise également les acteurs de l’océan comme les pouvoirs publics, les communautés de pêcheurs et les populations à la pratique d’une pêche responsable. Autre action d’envergue, la création d’un musée sous-marin qui s’articule autour d’un concept expérimental permettant le retour de la flore et la faune des eaux marines du Sénégal et sensibilisant la population de Dakar. Les oeuvres d’art immergées sous l’eau sont des sculptures conçues avec des matériaux biodégradables restaurant l’écosystème naturel sous forme de nurserie pour les poissons et les coraux.

Sensibilisation de la population locale au Sénégal

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Un programme géré par l'Océanium Dakar et soutenu par l’association Beauval Nature

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