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Le programme de conservation de l’Association Amis du Mont Goda a pour mission de sauver les derniers francolins de Djibouti. Cet oiseau endémique de la région est fortement menacé par les sécheresses et le surpâturage qui fragmentent de plus en plus son aire de répartition.

Francolin - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature
© Alain Laurent

Direction les monts Goda, dans la région de Tadjourah à Djibouti

Groupe de francolin - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature © Saïd Ambassa

Dans les monts Goda, les derniers recensements ont évalué une population comprise entre 280 et 700 individus, alors qu’ils étaient plus de 5 000 dans les années 70-80 !

Depuis le lancement de ce programme, des données importantes et inédites sur l’écologie et la biologie de l’espèce ont pu être obtenues. En parallèle, le programme mène de multiples actions pour assurer la survie des oiseaux et leur permettre de se disperser.

Le francolin de Djibouti est endémique des forêts et couverts broussailleux de deux massifs montagneux, situés au nord du golfe de Tadjourah : Goda et Mabla. Dans les monts Goda, les derniers recensements ont évalué une population comprise entre 280 et 700 individus, alors qu’ils étaient plus de 5 000 dans les années 70-80 ! Dans les monts Mabla, seule une centaine d’individus subsisterait. Ce fort déclin est dû à la sècheresse et au surpâturage, qui impactent les forêts et les ressources alimentaires des francolins.

Deux menaces majeures

En effet, les périodes de sècheresse stoppent le développement des herbacées, empêchant les oiseaux de trouver un site de nidification et diminuant les ressources alimentaires pour les jeunes individus.

Par ailleurs, le pastoralisme a évolué, notamment en raison de l’augmentation démographique et du sédentarisme : les éleveurs n’alternent plus entre les plaines et les zones d’altitude mais exploitent en continu l’ensemble des zones disponibles. Le surpâturage diminue le couvert végétal au sol et empêche les plantes de se régénérer.
Par un effet boule de neige, l’ensemble de l’écosystème est dégradé et cela menace la reproduction et la survie des francolins de Djibouti.

Les francolins s’adaptent

L’étude des francolins de Djibouti a permis de mettre en évidence que ces derniers utilisent 2 types de nids. Les premiers, appelés nids de fourrés sont situés au sol et camouflés au creux de touffes herbacées. Les seconds, les nids d’escarpement, sont situés en hauteur, toujours dans une touffe herbacée. En effet, en période de sécheresse, le couvert herbacé est réduit voire inexistant. Les oiseaux migrent alors dans des zones escarpées où la végétation se maintient dans des creux qui retiennent l’eau de ruissellement.

Les actions du programme

Depuis le lancement de ce programme, des données importantes et inédites sur l’écologie et la biologie de l’espèce ont pu être obtenues. Le résultat ? 126 oiseaux comptabilisés en 1985 dans le secteur de Dittilou, 259 en moyenne notés mi-2023 dans la même zone grâce au programme. Un réel succès. En parallèle, le programme mène de multiples actions pour assurer la survie des oiseaux et leur permettre de se disperser.
Ainsi, les équipes ont sécurisé une zone d’environ 400 ha pour favoriser la régénération du couvert végétal et étudier la reproduction des oiseaux. A cet endroit, une surveillance limite voire empêche les menaces liées à l’Homme : le pâturage, la fauche et la taille des végétaux y sont interdits.
Lors des périodes de sécheresse, de l’eau et de la nourriture (graines de sorgho et grains de maïs) sont apportées aux francolins. Les oiseaux sont ainsi en meilleure santé et les groupes, auparavant obligés de se disperser dans des zones exposées et à risques, se relocalisent grâce à cette sécurité alimentaire.

Lire l’interview de Alain Laurent 

Le programme de conservation du francolin se trouve à Djibouti.

Quelques caractéristiques sur l’espèce

Le francolin appartient à la famille des Phasianidés, dans laquelle on trouve les cailles, les faisans ou encore les perdrix. Avec son plumage brun-gris, de la taille d’une poule, et majoritairement terrestre, le francolin de Djibouti, Pternistis ochropectus, est endémique de la région. On le retrouve dans les steppes arbustives et les boisements reliques d’altitude de deux zones bien distinctes de la chaîne montagneuse bordant le Golfe de Tadjoura à Djibouti : les monts Goda et Mabla. Les derniers francolins, estimés entre 300 et 750 individus, se maintiennent dans quelques zones refuges seulement.

Menaces et statut de conservation

Le francolin de Djibouti est classé « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

2 francolins - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature © Alain Laurent

En 30 ans, ses effectifs ont diminué d’environ 70%, principalement à cause d’aléas climatiques inédits conjugués à une surexploitation de toutes les strates de végétation naturelle pour le bétail, le bois de chauffage et de construction. L’aire de répartition de l’espèce devient de plus en plus fragmentée, fragilisant d’autant plus sa survie. Sa population actuelle est estimée entre 300 et 750 individus.

Un nouveau type de nidification découvert !

En 2022, grâce à l’étude et la surveillance de l’espèce dans le Goda, les équipes ont découvert un nouveau type de nidification : la sécheresse a provoqué la dispersion des oiseaux, lesquels se sont installés dans des zones escarpées et abrutes. En effet, les falaises possèdent des creux et des ravines végétalisées grâce à l’accumulation d’eau de ruissellement. La végétation basse s’y maintient et assure la protection du nid. Deux nids comportant 4 et 2 œufs y ont été trouvés.

5 infos clés sur le francolin de Djibouti

Portrait francolin de Djibouti - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature © Alain Laurent

5 infos clés sur le francolin de Djibouti

Les francolins ont de nombreux prédateurs : genettes, chats, aigles, mangoustes et singes.

La ponte moyenne semble contenir 3 à 4 œufs.

Endémique de Djibouti, il vit actuellement dans les zones boisées du massif montagneux côtier de Tadjoura entre 700 et 1700 m d’altitude.

Ils se nourrit en majorité de graines, de baies et d’insectes.

C’est un oiseau relativement petit qui pèse moins de 1 kg.

Missions et actions de protection

1 - Étudier le francolin

Afin de sauver les derniers francolins de Djibouti, des études sur l’écologie et la biologie de l’espèce sont menées. Une évaluation du statut de l’espèce a également été entreprise : situation historique, répartition actuelle, sites en déclin, sites en progression, etc. En 2022, les équipes sur place ont découvert un nouveau type de nidification dans les zones escarpées et des falaises abruptes.

Nid de francolin - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature © Saïd Ambassa

2 - Protéger l’espèce

Une protection par gardiennage et un suivi ont été mis en place dans deux zones ciblées des monts Goda. Les équipes du programme surveillent ainsi 400 hectares de piémont dans le Goda. Ce territoire est organisé autour de deux palmeraies (Guêdani et Wêr), zones refuges pour l’espèce en saison sèche. En saison chaude, le programme reconstitue l’approvisionnement en eau par les sources, taries dans la décennie 2010 par le changement climatique. Il apporte aussi un soutien alimentaire ponctuel.

Francolin de nuit - Les derniers francolins de Djibouti - Programme Djibouti - Association Beauval Nature © Saïd Ambassa

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